En France, les tuiles à emboîtement sont les plus utilisées pour la toiture. Elles sont faciles à poser, résistantes aux intempéries et assurent une excellente étanchéité. Ce type de tuile s’adapte à n’importe quel style architectural de toutes les régions de l’Hexagone, quelle que soit la pente (de 20 à 60°). C’est François-Xavier Gilardoni qui a créé en 1840 (et breveté en 1841) les tuiles à emboîtement en s’inspirant des pannes flamandes.
Qu’est-ce qu’une tuile à emboîtement ?
Elle est également appelée tuile mécanique, à cause de la mécanisation de sa fabrication à la moitié du XIXème siècle, permettant une meilleure précision sur la forme, la dimension, l’assemblage et un gain important sur le coût. Les tuiles à emboîtement sont, en effet, conçues, comme leur nom l’indique, pour s’emboîter les unes aux autres sur le côté du pureau (la partie de la tuile sur laquelle l’eau de pluie ou de glace fondue s’écoule).
Si le poids des tuiles à terre cuite au mètre carré est de 65 kilogrammes, les tuiles à emboîtement pèsent seulement 38 kilogrammes pour la même surface. Les tuiles à emboîtement dites « grand moule à faible galbe », plus récentes (développées dans les années 1970), ne requièrent que 10 tuiles au mètre carré.
Les avantages des tuiles à emboîtement
Les tuiles à emboîtement sont deux fois plus légères que les tuiles plates. Elles sont d’une étanchéité parfaite et permettent une évacuation rapide de l’eau. Elles ont une excellente résistance aux vents (jusqu’à 200 kilomètres à l’heure) et aux intempéries. Elles sont également très résistantes au feu. Une tuile à emboîtement en terre cuite peut durer jusqu’à 30 ans.
La tuile à emboîtement est le matériau de couverture le moins coûteux du marché. Le prix de l’unité oscille entre 0,5 et 2 €. Ainsi, il faut débourser entre 5 et 12 € pour assurer 1 mètre carré de toiture.
La pose des tuiles à emboîtement ne nécessite pas de matériau complémentaire. Le coût de la main-d’œuvre est de 45 € environ (au mètre carré). Le remplacement de tuile endommagé est facile. Néanmoins, il vaut mieux recourir aux services d’un artisan qualifié, étant donné qu’il s’agit d’un travail en hauteur, nécessitant des précautions particulières.
La pose de tuiles à emboîtement
La pose de toiture en tuiles à emboîtement dans les règles de l’art doit être conforme au document « NF DTU 40.211 ». Il s’agit des spécifications sur les matériaux choisis et la mise en œuvre pour la pose de ce type de toiture. Les principes généraux de la mise en œuvre sont les suivants :
Le calepinage
Le calepinage consiste à étudier au préalable le plan de couverture avant de choisir le type de tuiles ainsi que la dimension, adaptés à la toiture. Il permet de déterminer le nombre de pièces nécessaires (les rives, faîtières…).
La pose des liteaux
Les liteaux sont des pièces de bois qui servent de support aux tuiles. L’espacement doit être égal au pureau de la tuile utilisée. En cas d’aboutage de deux pièces de liteau, il faut veiller à ce que ce soit fait au-dessus du chevron.
Pose de tuiles à partir de la rangée inférieure
Les tuiles à emboîtement sont posées à partir de la rangée inférieure du versant et dans le sens de l’emboîtement latéral. La pose doit aussi se faire diagonalement sans finir tout de suite une rangée, pour faciliter le déplacement sur le toit.
Pose de tuiles à joints croisés
Les tuiles sont alternées en quinconce pour assurer un meilleur écoulement de l’eau et pour mieux résister aux vents.
Le faîtage
Le faitage est l’opération qui sert à joindre les deux versants de la toiture. Les tuiles faîtières sont posées perpendiculairement aux pentes pour fermer la couverture et assurer l’étanchéité. Il faut réaliser un joint en mortier entre les tuiles faîtières, puis entre la ligne de faîtage et les faîtières.
À noter que certains PLU ne permettent pas l’utilisation de certains types de tuiles à emboîtement. Il vaut mieux se renseigner auprès de la mairie avant la réalisation du travail ou l’achat des tuiles.